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mercredi 18 avril 2018

Cyril GELY «Diplomatie »


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Une courte pièce de théâtre pour un face-à-face en huis clos, rien que de l'alléchant. Le contexte historique est assez bouillant : en 1944 HITLER a demandé à son nouveau général commandant en chef du Grand Paris Dietrich Von CHOLTITZ de brûler Paris. Certes, l'épisode est assez connu et a été immortalisé par le film de René CLEMENT « Paris brûle-t-il ? » en 1966. Son originalité ici : l'auteur imagine un dialogue tendu entre CHOLTITZ et Raoul NORDLING, alors consul de Suède. Les deux hommes se sont effectivement vus à plusieurs reprises dans la réalité mais on n'a jamais bien su ce qu'il en était ressorti.

Cyril GELY imagine une entrevue au matin du 25 août 1944, le jour où le IIIe Reich va décider d'épargner Paris. Si la rencontre entre les deux hommes à l'hôtel Meurice de la rue de Rivoli à Paris est fictive, elle s'appuie néanmoins sur des faits réels. Selon CHOLTITZ  le Führer a perdu la raison. D'abord déterminé à accomplir sa tâche, CHOLTITZ commence à douter sous les évidences énoncées par NORDLING, va-t-il finir par chanceler ?

On connaît bien sûr la fin de la pièce puisque l'on sait que Paris n'a pas brûlé. On est néanmoins profondément séduits par ce huis clos froid, tranchant comme une lame. Les motivations supposées de CHOLTITZ vont être dévoilées, l'obstination de NORDLING pour lui faire entendre raison est très bien mise en scène. Le face-à-face peut basculer à tout moment, mais déjà les troupes françaises entrent dans Paris, il faut prendre rapidement une décision.

Cette pièce écrite en 2010 sera portée à l'écran en 2014 par Volker SCHLÖNDORFF, toujours avec André DUSSOLLIER et Niels ARESTRUP (qui sont déjà les acteurs de la pièce), elle est une hypothèse, mais elle est assurément plausible. Mieux : certains éléments sont directement issus des mémoires de CHOLTITZ, et les deux protagonistes se sont vus à plusieurs reprises ce mois d'août 1944, ceci est attesté. La pièce est assez courte et les débats fort enlevés bien que claquant comme un coup de fouet sur une couenne humide. Du théâtre tant politique qu'historique, sorti chez l'Avant-Scène Théâtre, ça se boit cul sec et sans regimber.


(Warren Bismuth)

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